Duo pour un Mur
Interprétation et mise en scène // Claude Pelopidas
Danse // Christina Towle et Philippe Lebhar
Régie son et vidéo // Yann Goulm
Création et régie lumière // Jean-Louis Alessandra
Gilles Ikrelef // regard extérieur
A. Novosseloff et F. Neisse // photos utilisées dans le spectacle
« Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts »
Isaac Newton (cf. Des Murs entre les Hommes A. Novosseloff / F. Neisse)
Tout commence par l’image d’un rêve où l’on découvre, vue de l’espace, notre planète projetée sur notre personnage endormi et sur les vieux bidons qui l’entourent. Du plus profond de son sommeil, notre SDF se retrouve 20 000 lieues au-dessus de la terre, là où les remparts les plus imposants prennent l’allure des clôtures les plus ridicules. A son réveil, il se retrouve au pied d’un mur, incontournable, insurmontable, incompréhensible et injurieux. Que peut-il faire ? Doit-il faire semblant de l’ignorer ou bien faire le choix de s’y heurter, s’y cogner, s’y blesser et y mourir ? Et s’il en jouait, en riait et, du haut de son impuissance le faisait parler, chanter, danser ? Mais peut-il apprivoiser un amas de béton ? Ne doit-il pas envisager le passage et la rencontre, de l’autre côté du mur enfin, et peut-être de l’autre côté des autres ? Il finit donc par franchir l’infranchissable pour…
… nous inviter, avec humour et poésie, à entrevoir l’indicible absurdité d’une barrière inutile. Il en profite pour défier son ombre adossée à la pierre, dans un match de tennis où le son des balles finira peu à peu par prendre l’allure d’obus pour finalement aboutir… à un éclat de rire. Comme avec un ballon, il joue avec cette poursuite de l’armée qui vient l’encercler lorsqu’il s’approche de leur limite. Et même à l’endroit où le moindre espoir semble définitivement condamné, nait encore, à chaque geste, l’inattendu… sonore ou visuel, émouvant ou comique.
Ce personnage pas vraiment comme les autres, cet être perdu dans les éternels dédales d’un présent inénarrable, nous convie à l’aventure guidée d’une visite insolite, celle de l’insaisissable instant. Délicatement, il nous prend et nous pose dans son ailleurs, précisément là où les lois ne sont plus les mêmes, où chaque geste devient un son, chaque son une lettre et chaque lettre les lignes d’une histoire, sans mot, mais ponctuée de vie.
Il s’évade dans un univers où la réalité semble devenir la tendre complice de l’illusion. Tout ce qu’il touche devient ce qu’il est. Il joue du violon avec une antenne en guise d’archer, se laisse bercer par le bruit de la mer en écoutant son verre, fait de sa radio un lion qu’il dompte dans une arène. Il est seul mais finit par former un duo entre ses rêves et lui-même. Et le jour où on l’invite à reculer derrière une ligne, une limite, une frontière, il choisit de dessiner sur cette partition trop grise d’une barrière en béton la folie sonore, écrite malgré lui, de sa dernière histoire.
Contre les murs, lui et son universnous promettent certainement quelques fragments de vie tagués à jamais sur la bonne conscience des « briseurs de fêtes ». Une fois de plus, même à des milliers de kilomètres et en version originale, cette histoire ressemble déjà, encore et toujours… à la leur…. et à la nôtre.
La presse en parle
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