Duo Pour Un Tapage Nocturne

Tout commence par le banal passage d’un métro précédant ce silence qui nous invite à découvrir un personnage pas vraiment comme les autres, un être perdu dans les éternels dédales d’un présent inénarrable. Il nous convie alors à l’aventure guidée d’une visite insolite, celle de l’insaisissable instant. Délicatement il nous prend et nous pose dans son ailleurs, précisément là où les lois ne sont plus les mêmes, où chaque geste devient un son, chaque son une lettre et chaque lettre les lignes d’une histoire sans mot mais ponctuée de vie.

Cette histoire, c’est celle d’un SDF qui a choisi de renaître en solitaire quatre escaliers sous terre et qui nous convie à son incroyable évasion dans un univers où la réalité semble devenir la tendre complice de l’illusion. Tout ce qu’il touche devient ce qu’il est. Il joue du violon avec une antenne en guise d’archer, se laisse bercer par le bruit de la mer en écoutant son verre, fait de sa radio un lion qu’il dompte dans une arène. Il est seul mais finit par former un duo de rêves avec lui-même. De ce duo sortira une autre, celle qu’il vient de croiser et qu’il aime. Il fera tout pour la séduire mais n’appartient-elle pas encore à l’autre monde ? N’est-elle pas la triste complice de l’insipide quotidien des hommes ?

Dans notre première version, elle était celle que l’on croise mais dont le sourire et le charme, deux classes au dessus du SDF, ne vous appartiennent jamais vraiment. Elle était, pour lui, au delà de ce que la société en avait fait, une illusion de plus dans l’univers envoûtant de ses rêves.

Quelques centaines de millions de rames plus tard (huit ans précisément), ce deuxième épisode nous confie à nouveau la rencontre d’une autre, toujours inaccessible malgré elle mais étrangement différente ; elle est étrangère. A sa plus grande surprise, notre personnage devient alors plus national que SDF. Oubliant humblement son statut de misère, il s’initie alors au contrôle des barrières derrière lesquelles il autorise, tolère, interdit, offre ou retire, envahit ou libère car, de toutes façons, on est bel et bien chez lui, enfin, pas tout à fait dans son jardin mais dans son pays.

Le temps de quelques éclats de rire, jaunes, blancs ou noirs, ce spectacle nous invite à une dramatique reconduite vers l’indicible frontière de la bêtise.

 

De Claude Pélopidas

Mise en scène et interprétation
– Claude Pélopidas

Distribution :
– Krysland Filippi (Haïti)
– Esther Glifberg (Suède)
– Yayoi Iwasa (Japon)
– Stefan Lan (USA)
– Emmanuel Ollivier (France)
– Cesar Pena Montejo (Perou)
– Claude Pelopidas

Décors :
– Jacques Brossier

Création Lumières :
– Frédéric Amiel

Bande son :
– Manu Duvivier

Présentée pour la première fois au Théâtre Ainsi de Suite en 1999, cette création a été jouée une centaine de fois en France, en Turquie, en Ethiopie et à Djibouti. Retravaillée en 2008, cette nouvelle version fait aujourd’hui l’objet de nombreuses adaptations (entre deux et dix comédiens) selon les lieux pour être quelquefois déclinée en version Théâtre de Rue.

La presse en parle

F.M. La Marseillaise, juin 2001

 » Ils nous font rire, nous émeuvent, ils nous distraient et nous forcent à réfléchir. Et par leur jeu de scène, économe en parole mais non en gestuelle, ils introduisent un subtil équilibre au sein de la pièce entre la comédie et le drame, entre le banal et le tragique… un moment de pure poésie. « 

J.D. La Provence

« Un tendre duo pour un tapage poétique…. à découvrir. »

Journal de l’Alliance Française d’Addis Abeba – Éthiopie, Juin 2000

 » Ainsi de Suite offre un théâtre qui donne à redécouvrir la vie par le rêve, la dérision, le comique. « 

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